Repenser le train pour demain

Repenser le train pour demain

Par Martin Bussière

Le secteur ferroviaire est en pleine transformation et, à l’instar de la voiture électrique, le train électrique est au centre de cette transformation. Il a toujours été un mode de transport efficace, non seulement pour les passagers, mais aussi pour les marchandises. Fait étonnant, il reste le moyen le plus écoénergétique pour transporter des marchandises sur terre, même si l’industrie s’efforce de réduire son utilisation du diesel. En fait, le transport ferroviaire de marchandises au Canada a réduit de manière impressionnante ses émissions de carbone de 25,1 % depuis 2005.

Toutefois, compte tenu de l’urgence de la crise climatique mondiale, les grands projets d’infrastructure ferroviaire exigent de plus en plus que les fournisseurs prennent des mesures pour décarboniser et innover afin de produire des trains plus efficaces sur le plan énergétique.

Le REM de Montréal a inauguré son premier tronçon de 16,6 km en 2023. Entièrement automatisé et électrique, le REM de 67 km, une fois complété, permettra de réduire les émissions de GES de 100 000 tonnes par année.
Le REM de Montréal a inauguré son premier tronçon de 16,6 km en 2023. Entièrement automatisé et électrique, le REM de 67 km, une fois complété, permettra de réduire les émissions de GES de 100 000 tonnes par année.
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Décarbonisation du secteur ferroviaire : une tendance claire

L’industrie se tourne vers des solutions électriques. Au cours des 10 à 15 prochaines années, nous verrons de plus en plus de matériel roulant alimenté par l’électricité. Bien que le train entièrement électrique existe, son application est soumise à certaines limites. Par contre, les locomotives à moteur diesel continuent d’offrir l’autonomie et la puissance nécessaires aux voyages long-courrier. En outre, la perspective de solutions hybrides gagne du terrain pour réaliser des gains d’efficacité énergétique.

Examinons les caractéristiques distinctes de chaque option et voyons comment se déroulera cette transition.

Le Réseau express métropolitain (REM), récemment inauguré à Montréal, est un excellent exemple de l’adoption de la tendance à l’électrification. Ses différents systèmes, comme le système de propulsion du train, l’éclairage, les mécanismes de chauffage et refroidissement et les commandes de sécurité, sont entièrement alimentés par l’électricité. Cela comprend également

À l’inverse, le défi consiste à déplacer d’énormes trains de marchandises et de longs trains de passagers sur de vastes distances au Canada, en particulier dans des conditions météorologiques extrêmes. La génération des 6 000 chevaux nécessaires à la propulsion de ces trains lourds sans diesel demeure un obstacle technologique. En outre, avec plus de 38000 locomotives à moteur diesel en Amérique du Nord, la transition est un processus complexe qui mérite d’être pris en compte pour les effectifs en place et les activités en cours.

Un rôle crucial pour la technologie hybride électricité-diesel

C’est dans ce paysage dynamique que les solutions ferroviaires d’ABB jouent un rôle essentiel. Notre collaboration avec les fabricants de trains et les grands projets d’infrastructure ferroviaire facilite le développement de systèmes qui consomment moins d’énergie ou qui peuvent remplacer le diesel. Nous repoussons les limites en concevant des produits plus compacts, plus légers et plus efficaces. Ces solutions innovantes peuvent être intégrées de manière transparente dans le matériel roulant et l’infrastructure existants, ce qui permet de réduire le poids total et, par conséquent, de limiter la puissance nécessaire pour propulser le train.

Le passage du diesel à l’électricité,, s’étendra sur plusieurs générations, mais les locomotives diesel existantes deviennent de plus en plus efficaces grâce à l’intégration de systèmes d’électrification modernes. Les solutions hybrides pourraient prévaloir si leurs avantages économiques l’emportent sur ceux du diesel traditionnel, ce qui favoriserait un climat d’innovation.

Le Canada montre la voie avec l’initiative Rail Pathways

Est-il possible pour le secteur ferroviaire canadien d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, conformément à l’objectif de décarbonisation du gouvernement du Canada? L’initiative Rail Pathways est une collaboration entre l’industrie et le gouvernement, une première mondiale; elle propose une feuille de route complète pour guider le secteur vers cet objectif ambitieux. L’initiative a établi un cadre national qui propose des solutions de décarbonisation à court et à long terme et qui reconnaît qu’une approche sectorielle unifiée est essentielle. Le succès dépend de la convergence de trois grandes tendances : les carburants à faible teneur en carbone, la propulsion alternative et l’amélioration de l’efficacité.

Une voie à suivre : faire le lien entre la technologie et le développement durable

De nombreuses technologies, bien qu’elles ne soient pas encore pleinement réalisées, offrent un potentiel de décarbonisation profonde du secteur ferroviaire. Par exemple, si l’hydrogènefait des progrès considérables dans le secteur automobile, leur mise en œuvre dans les locomotives et les transports de passagers n’en est encore qu’à ses débuts au Canada et aux États-Unis. L’équipe mondiale de recherche et développement d’ABB est à l’avant-garde, explorant le potentiel de l’hydrogène comme source d’énergie pour le transport de marchandises et de passagers au Canada. Cependant, pour assurer les 6 000 chevaux nécessaires au transport, une approche hybride demeure essentielle – une approche qui incorpore du diesel pour combler l’écart.

Actuellement, ABB joue un rôle de premier plan en aidant les fabricants à mettre au point des systèmes qui complètent ou remplacent les combustibles fossiles. Notre technologie d’électrification existante permet aux fabricants de matériel roulant et aux clients de l’infrastructure ferroviaire de mettre au point des solutions économes en carburant ou de mettre à niveau les anciens systèmes pour en faire des solutions plus efficaces fondées sur des unités d’alimentation auxiliaire, des alimentations électriques et des chargeurs de batterie basse tension, des disjoncteurs à boîtier moulé CA et CC, des relais et des contacteurs CA et CC, des interrupteurs CC et des produits de contrôle basse tension, des convertisseurs de puissance, des systèmes de stockage d’énergie, ainsi que des moteurs et des générateurs de traction.

Les technologies de propulsion alternative devraient à terme favoriser la décarbonisation du secteur ferroviaire, mais les améliorations de l’efficacité restent un point central de la transition déjà amorcée du diesel vers l’énergie électrique.

Pour plus de renseignements sur les solutions de matériel roulant d’ABB Canada, visitez le site ABB Canada | Ferroviaire.

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Si vous êtes à la recherche d’inspiration, visitez le site Web d’ABB consacré aux études de cas pour des exemples concrets de la façon dont ABB contribue aux économies d’énergie, ou communiquez avec nous ici.

À propos de l’auteur

Martin Bussière
Martin Bussière
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Martin Bussière est chef du développement commercial, segment ferroviaire nord-américain, chez ABB Canada. Au cours de sa longue carrière, Martin a acquis une expertise inégalée dans l’industrie ferroviaire nord-américaine, dans les solutions d’électrification et les systèmes techniques sur les marchés ferroviaires étrangers. Martin s’est joint à ABB en 1994 et il a occupé un certain nombre de postes dans le domaine du marketing et de la gestion, couvrant des solutions d’électrification et de matériel roulant variées. Communiquez avec Martin sur LinkedIn.

Endnotes

  1. The Delphi Group et Pollution Probe, 2022. « Vers le net zéro : Élaborer une Feuille de route pour la décarbonisation du secteur ferroviaire au Canada » 

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